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il y a 8 ans
Séréna et l’extraterrestre
J’en suis sûre, ça ne peut être que ça, mon petit ami est un extraterrestre !
J’ai du mal à accepter cette sinistre mais émoustillante vérité, mon Nicolas est f o r c é ment un extraterrestre ou alors un mutant. Enfin, quelque chose comme ça. Plus je me repasse le film, depuis des semaines, quatre mois de vie presque commune, plus j’en arrive à cette conclusion inébranlable : Nicolas est un extra terrestre !
Nicolas vient d’arriver, il y a quelques instants, dans mon appartement, il me regarde très embarrassé…
Comment j’en suis venue à cette conclusion ? C’est simple, il suffit de commencer par le commencement, c’est-à-dire au premier soir où nous nous sommes découverts chez des amis communs.
Souvenirs d’il y a quatre mois…
Alors que je planifiais pour ce soir un tête-à-tête avec le dernier Stephen King acheté ce midi, mon répondeur me délivra un message de ma copine Caroline, une marieuse dans l’âme, qui cherchait, cherche et cherchera désespérément à me caser pour la Xème fois avec le mec de ma vie. … Bon, c’est vrai, j’étais de nouveau célibataire. Il faut dire que mon idéal masculin n’est pas évident à trouver : indépendant dans l’âme, d’allure solide et forte, je ne déteste pas être guidée et prise en charge par un homme à la fois doux, directif et protecteur, mais aussi assez «animal» dans les moments appropriés…
La totale en somme… Pas mal le descriptif pour agence matrimonial (avec Caro, je commençais à savoir m’y prendre) !
De plus, je suis assez romantique mais je n’hésite pas à assouvir mes pulsions. Ajoutez à cela une certaine jalousie mais constructive. Mais comme je n’ai pas encore mon quart de siècle, j’estime qu’il n’y a pas le feu au lac.
J’écoutais donc le message de ma marieuse de copine et Paf ! Ça ne manqua pas: Elle m’avait, parait-il, dégotté le mec idéal, rien que pour moi. Je décrochai mon téléphone pour l’envoyer sur les roses et quand je raccrochai, je me traitai de tous les noms d’oiseaux car je m’étais, une fois de plus, faite arnaquée: Le rendez-vous était planifié, avec toute la bande, pour ce soir, c’est-à-dire, dans deux heures… Il n’y avait pas à dire, Caroline sait s’y faire pour embobiner les gens, moi incluse !
En rogne, je me déchaînai sur le rameur installé dans le coin de mon salon. J’ai d’ailleurs une mini salle de gymnastique avec divers accessoires. Une heure plus tard, en sueur, dégoulinante, je décidai d’aller prendre une bonne douche et de me changer.
Bon, il fallait résoudre le problème du « Que vais-je mettre ? » Après avoir écumé ma penderie, je me décidai pour ma robe rouge à fines bretelles. Ce n’est pas parce qu’on me présenterait, comme d’habitude, un looser que je m’habillerais comme un sac à patates ! Maintenant, il fallait assortir les sous-vêtements avec soutien-gorge et string rouge.
J’adore les strings, on me regarde toujours drôlement quand je dis ça mais depuis que j’ai découvert cette lingerie, j’en porte presque tout le temps.
Enfin, il fallait que je choisisse des chaussures: Talons pas talons ? That is the question !! J’optai pour des talons, ça fait plus féminin, même si je mesure un mètre soixante-seize aux dernières nouvelles et je m’en fichai royalement de dépasser d’une tête le type qu’on m’exhiberait ! Caroline n’avait qu’à le choisir plus grand !
Et maintenant, direction le métro pour être à l’heure au point de rendez-vous. Au passage, je m’étais vêtue d’un long imperméable neutre car une petite robe rouge dans le métro, ça ne passe pas inaperçue… Autant ne pas attirer l’attention et les problèmes !
Déjà que je ne passe pas inaperçue avec ma grande taille, ma chevelure aubergine (si, si ! A l’origine, une teinture ratée mais comme le résultat m’avait plu, j’ai continué), mes yeux verts en amande, mon visage ovale aux petites pommettes et mes lèvres fines dessinées au pinceau. Avec maman ukrainienne et papa danois, ça avait fait un beau mélange ! Combien de fois ai-je été abordée en pleine rue ! J’ai même figuré dans quelques catalogues de vente par correspondance et autres calendriers, ce qui m’a permis de jolis extras durant mes études. Je suis souvent relancée pour présenter des collections de maillots de bain car j’avais accepté une fois, uniquement pour le voyage à Malte. Je dois reconnaître que ma plastique est avantageuse sans être pour autant gonflée à l’hélium !
Je sortis du métro et déjà, le petit groupe est là, trois filles et quatre hommes dont mon fameux célibataire. Je le vis mal, je suis un peu myope et je ne porte ni lunettes, ni lentilles. Je reconnus deux des hommes qui sont les réguliers de mes copines. J’avançai vers le groupe. Le troisième tenait Nadine par la main, encore un nouveau, elle en change tous les quinze jours ! Donc, le quatrième était pour moi, si mes facultés de déduction sont bonnes. Tiens, pour une fois, Caro m’en avait choisi un grand, il doit faire, à vue de nez, son mètre quatre-vingt-dix et semblait être mignon mais il restait caché par le groupe qui s’avançait vers moi. Après les bises usuelles aux copines et à leurs petits amis du moment, enfin, Caro me présenta mon chevalier servant de la soirée :
— Séréna, voici, Nicolas, vingt huit ans, Ponts et Chaussées ! Résuma-t-elle, fière d’elle et guettant ma réaction.
— Enchanté ! Dit-il d’une voix chaude et d’un sourire « pub de dentifrice »
Nom de nom de nom d’un chien ! D’où est-ce que c’est qu’elle m’a dégotté ce clone en plus jeune de Georgio DiCloney !? Si j’avais lancé une requête sur un moteur de recherche, critère : « homme idéal », j’aurais frôlé les 100% de réponses opérationnelles !!
— En… enchantée…
Je balbutiai lamentablement et je piquai un fard d’enfer. Après tous les loosers des autres fois, le choc fut trop grand. Caro, qui a décidément du métier, inonda la gravure de mode de tas de renseignements me concernant, naissance, études, goûts musicaux…. C’était tout juste si elle ne lui lista pas toutes mes maladies e n f a n t ines ! Je repris mes esprits au moment où elle aborda la section « vêtements et sous-vêtements » Le Nicolas en question n’avait pas besoin de savoir, tout de suite, que je suis une adepte du string. Il le saurait assez tôt !
Il le saurait assez tôt… Il fallait que je me reprenne, j’avais envie de le mettre dans mes draps roses, comme la groupie du pianiste. Je me calmais ; j’ai du être restée plus longtemps célibataire que je croyais ! Ma libido me travaillait.
— Merci Caro mais je crois que je suis assez grande pour faire ma propre promotion, à moins que ça ne vous dérange ! Dis-je me tournant vers Nicolas.
— Vous ne me dérangez absolument pas ! Bien au contraire… Assura la voix de velours.
Et paf, je repiquai mon fard sous le regard admiratif de ses yeux sombres. Heureusement que les autres avaient faim et se dirigeaient vers le restau qui faisait aussi boîte de nuit. Nous fûmes placés face à face, contre le mur. Le repas se passa merveilleusement bien, nous nous sommes tutoyés rapidement, Nicolas était parfait, trop parfait. Je sens que bientôt les douze coups de minuit vont sonner et que mon rêve s’évanouira en fumée. Mais comme il restait environ deux heures avant l’heure fatidique, j’en profitais allègrement. L’ambiance étant joyeuse, je fus volubile et enjouée mais à chaque fois qu’il me regardait un peu trop longtemps, je rougissais aussi vite. J’ai cru remarquer que j’arrivais à casser assez souvent le fil de sa conversation en faisant de même et je ne m’en privais pas. Cà lui apprendra à me faire de l’effet !
Lors du dessert, par inadvertance, je frôlai sa cheville en voulant repositionner mes longues jambes. J’en restais la petite cuillère pleine de glace à la pistache en suspens tandis que la sienne dérapait lamentablement dans sa crème brûlée. Nous nous regardons droit dans les yeux, le feu aux joues, ailleurs, comme si nous étions seuls au monde. Les autres étaient trop occupés pour faire attention à nous et c’est tant mieux car la situation était gênante. Néanmoins, j’acquis la certitude que je ne lui étais pas indifférente. À regret, je retirai doucement mon pied de sa jambe quand d’un seul coup, délicatement mais fermement, il captura ma cheville. Ma respiration s’accéléra, mon cœur battit follement dans ma poitrine et je sentis son regard brûlant posé sur mes seins qui montaient et qui descendaient précipitamment dans le décolleté de ma petite robe rouge, trahissant mon émoi. Je sentais mon visage s’empourprer, la cuillère tremblait dans ma main, un peu de glace retombait dans la coupelle. Il m’adressa un petit sourire de connivence, me désignant du menton la glace qui menaçait de plus en plus de choir. Lui aussi, il dut avoir la confirmation qu’il ne m’était pas indifférent.
Nous sommes restés tout le reste du dessert et du café, les jambes emmêlées, il tenta même une timide caresse de ma jambe du bout de sa chaussure. La situation m’amusait et me stressait à la fois mais je laissai faire, un peu sur le qui-vive. De son côté, il ne semblait pas être plus détendu que moi mais il assuma tout en continuant de converser sur divers sujets. Depuis au moins une demi-heure, nous glissions des tas d’allusions, de tests dans nos propos. Nous tâtions tous les deux le terrain et mon séducteur n’était pas aussi sûr de lui qu’on pourrait le croire. On dirait même que la situation l’intriguait, qu’elle était nouvelle pour lui.
Il semblait décidé, un certain changement venait de s’opérer dans son attitude. Il posa fermement sa tasse comme s’il avait décidé que c’était maintenant ou jamais, tout en se tortillant imperceptiblement. J’étais un peu surprise : que voulait-il tenter ?
La réponse arriva bientôt sous la forme d’une douce et délicate caresse de mon mollet par son pied nu. Un long frisson agréable me parcourut le dos. Il me regarda inquiet, je lui souris, il se détendit et s’enhardit dans sa découverte de ma jambe. Je devais être à moitié folle quand m’étant déchaussée à mon tour, mon pied partit explorer sa jambe sous son pantalon, au-dessus de la chaussette. Il était visiblement ravi, sa conversation prit un tour plus intimiste avec des tas de sous-entendus et j’en fis de même. Nous étions en parfaite osmose.
Comme mes orteils remontaient loin dans la découverte de sa jambe, il en profita, puisque j’étais à porté de main, pour me saisir la cheville et il posa mon talon sur sa chaise. Il prenait vraiment ses aises avec moi ! Effrontément, il caressa de ses doigts agiles la courbe arrière de ma jambe, palpant délicatement son galbe. Je me laissais faire. C’est bien la première fois que je tombais sur un homme si tactile, si caressant et pourtant, ça faisait à peine deux heures que je le connaissais. Je trouvais qu’on allait peut-être un peu vite mais je ne me cachai pas que j’aurais bien aimé prendre le petit déjeuner le lendemain matin avec lui et tant pis pour les convenances !!
La lumière s’assombrit doucement, les serveurs dégagèrent le centre de la salle, place à la musique. Je retirai ma jambe après un dernier frôlement, il se réajusta. Sans faire de chichi, je lui pris la main et nous sommes allés nous contorsionner au rythme des musiques syncopées. J’aime danser et j’aime séduire et ce jour-là, je fus gâtée avec un Nicolas rien que pour moi. Du coup, je lui en mis plein la vue, jouant de mes bras, de mes cheveux qui voltigent, allant même jusqu’à fouetter sa chemise. Malicieuse, je me penchai parfois, ne lui laissant rien ignorer des attraits de mes seins, de ces seins qu’il dévorera peut-être dans quelques heures, de mon corps qu’il possédera, éventuellement, probablement, sûrement sans doute…
Les lumières s’éteignirent doucement, la musique entrecoupée se ralentit, les sons s’assourdirent, les slows arrivaient. Nicolas m’avait momentanément abandonnée à regret au milieu de la musique précédente car il avait quelque chose à faire… Je restais auprès des autres, n’empêche qu’il avait bien choisi son moment !
— Tu danses ? Me demanda une voix désagréable accompagnée d’un fort relent d’alcool.
— Non, j’attends quelqu’un !
— Mais si ! Tu danses !
Déjà une main moite me saisit le poignet et tenta de m’attirer.
— La demoiselle t’a dit qu’elle attendait quelqu’un !
Nicolas était là, impressionnant. Sa voix était sans réplique possible, son visage dur, sa haute stature imposante. Mais l’autre, le sale type n’en démordait pas encore :
— Ah ouais et pourquoi ?
— Parce qu’elle est à moi !
M’attrapant par la taille, Nicolas m’attira à lui, pencha sa tête sur moi et m’embrassa fougueusement. Bien entendu, je me laissai faire avec volupté. Nos lèvres soudées, sa langue chercha à capturer la mienne. Déjà, au creux de mon ventre, je sentais une bosse qui se pressait sous son pantalon et ça m’excitait un maximum ! Soudain, nous fûmes interrompus dans notre fougue par les rires discrets de nos amis. Rouges de confusion, nous nous séparâmes à regret. Nicolas tenta d’expliquer tant bien que mal la situation :
— Il fallait que je trouve sur-le-champ une solution pour aider Séréna… Argumenta-t-il.
— Ben voyons, bien sûr ! Répondit Caro, moqueuse.
— Et puis, c’était la seule que j’avais trouvée… Poursuivit-il en souriant.
Et sans attendre la suite, il m’entraîna au milieu de la piste pour une série de slows langoureux, les plus sensuels que je n’avais jamais osé. Au bout d’un certain temps, collée à lui, épousant son corps, je lui murmurai, mi-indignée, mi-amusée :
— Alors comme çà, je suis à toi ?
— Essaye de me dire le contraire !
— Sale type ! Et je l’embrassai lascivement…
Nous avions hâte d’être seuls. Que nous deux. Mais nous avons profité un maximum de la soirée, attendant néanmoins d’être enfin face à face, lui et moi. Moi et lui.
Nous sommes rentrés ensemble chez lui. À peine la porte du couloir fermée, qu’il m’attira à lui comme un fou. Peu temps après, nous étions nus dans son grand lit, nos corps mélangés, à nous aimer comme si demain n’existant plus, il faillait tout vivre cette nuit.
Une nuit extraordinaire à nous découvrir, à nous explorer. Vaillant, il reviendra plusieurs fois à l’assaut de ma forteresse conquise d’avance, s’absentant quelques fois pour mieux revenir en moi, m’assaillant de caresses et de promesses, m’enveloppant de tendresse et de désir. Il voudra tout, je lui donnerai tout.
Ah que ça fait du bien tous ces souvenirs ! Déjà, le simple fait qu’il ait pu m’honorer dix fois ou presque, je ne tiens pas un carnet, aurait dû me mettre la puce à l’oreille. Mais, j’étais tellement heureuse d’avoir mis la main sur un tel spécimen que je n’avais pas fait attention à certains détails.
Autant, certains jours, il était sûr de lui, autoritaire, décidé, je n’avais plus qu’à me laisser porter par le flot impétueux, autant, à d’autres, il était dévoué, romantique à souhait, voire presque timide et terriblement sentimental, petits cadeaux et bouquets géants. On aurait dit qu’il compensait ainsi son côté dictatorial et sombrait alors dans l’excès inverse. Mais moi, ça m’allait parfaitement.
Souvenir, souvenirs…
Comme j’adore l’eau comme si, dans une vie antérieure, j’avais été un poisson ou un dauphin (le premier qui parle de baleine, je le massacre sur place), je vais souvent à la piscine ou en bord de mer. Comme chaque mardi et jeudi soir, c’était piscine après dix-neuf heures et ce fut la version autoritaire qui m’accompagna. Une fois dans l’eau, je pus à loisir admirer son corps bien fait, avec ce qu’il faut de muscles, là où il faut, ni trop, ni pas assez, l’idéal en somme. J’adore voir bouger sous sa peau sa musculature sous l’effort, ça me rend toute chose. J’imagine alors cette puissance devenir toute tendre quand il me fait l’amour avec délicatesse et retenue…
Nous passions un bon moment dans l’eau, à nous détendre, à nous affronter, à nous chercher et à nous frôler dans de soi-disant gestes innocents. Pour lui faire plaisir et titiller un peu sa jalousie, j’avais mis un petit bikini assez court qui ne cache pas grand-chose de mon anatomie toute en longueur. D’ailleurs, au sortir des cabines, il m’a regardé, admiratif, mais très vite, il a compris qu’il n’était pas le seul dans ce cas alors il m’a poussé aussitôt dans le grand bassin afin que, seule, ma tête émerge. Gros jaloux, va !
Ca faisait presque deux heures que nous étions dans l’eau et ensemble, nous avons décidé de sortir définitivement afin de gagner les cabines. Je le vis nettement, l’air féroce, jeter un coup d’œil circulaire, comme un tigre qui défie ses congénères d’oser regarder sa conquête ou sa proie. Quelque part, ça m’amusa beaucoup. Comme il n’y a plus grand monde, le grand fauve fut rassuré et nous avons pris une rapide douche. À peine, avais-je ouvert la porte de ma cabine, qu’il me bouscula et entra dedans avec moi. Eberluée, je n’avais rien compris au scénario que j’étais déjà dans ses bras. Il m’embrassa fougueusement, nos corps quasiment nus et mouillés, collés l’un à l’autre. Et croyez-moi, l’eau accentue terriblement les sensations !
Pas besoin d’être extralucide pour deviner ce qu’il voulait, mon horoscope m’avait d’ailleurs bien prédit qu’un lion allait croiser ma route sous un ciel jupitérien, bref qu’en clair, il risquait d’y avoir des étincelles. Ce n’est pas que j’y souscrive mais je sentis, ce jour-là, qu’il y aurait du vrai !
Déjà, son maillot de bain fut trop étroit pour contenir sa chose qui grandissait le long de mon ventre. J’en profitai pour onduler lascivement du bassin afin de mieux me frotter sur son dard brûlant. Mon acquiescement déclencha en lui une tempête et je fus entraînée dans un maelström dont je ne contrôlais plus rien. En un rien de temps, je me suis retrouvée nue comme lui, intégralement fondue sur son grand corps humide, ses larges mains explorant sans vergogne mes courbes et mon intimité. Même si je n’étais pas contre, il était positivement en train de me v i o l er ou presque, embrasé par son désir. Moi, j’étais complètement dépassée, larguée. D’un seul coup, sans prévenir, il me pénétra avidement, s’introduisit en moi par effraction.
Pour me venger, je le mordis férocement dans le cou, laissant l’empreinte de mes dents, tel un sceau sur sa peau. Nous avons fait ensuite l’amour d’une façon primale, comme si nous avions un nouveau monde à découvrir.
Trois jours plus tard, il était parti en colloque entre-temps, lorsque nous étions chez lui au lit pour fêter nos retrouvailles après une si longue absence, je constatai que ma marque avait disparue, il cicatrisait décidément vite ! Sans parler, qu’il avait aussi une sacrée énergie à revendre, à dépenser, ce fut flagrant. Les yeux brûlants, le regard trouble, plein de désir, il éteignit la lumière et cette nuit fut alors la plus extraordinaire que j’ai connue jusqu’à présent. Dans le noir absolu, il m’aima de multiples fois, étant féroce et tendre, implacable et attentionné, étant maître puis esclave, je me soumis à lui, il se livra à moi, j’acceptai des choses auxquelles je n’osai même pas penser, il subit ce que je n’aurai pas tenter d’imaginer…
Les jours, les semaines suivantes furent un grand rêve éveillé…
Oh que de bons souvenirs sur si peu de temps, trop peu de temps ! J’avais vraiment trouvé le type idéal, celui avec lequel je vivais à la fois le grand frisson et la tendresse. Ce fut lui qui me parla le premier d’e n f a n t s, de ceux que nous pourrions éventuellement avoir, plus tard. Devant cet aveu, j’ai fondu en larme ; Nicolas me voyait vraiment comme une femme, sa femme et non que sa maîtresse ou une simple conquête. Tout était si rapide. Devant ma réaction, les hommes étant souvent gênés par les larmes, il me prit dans ses bras et s’excusa platement. Je dus lui faire comprendre que j’étais heureuse. Il secoua la tête sur le grand mystère féminin !
Il laissa momentanément tomber le sujet, ayant peur d’être désarçonné comme l’autre fois mais il ne pouvait, ci et là, s’empêcher de glisser quelques discrètes allusions.
Et puis, en début de semaine, lundi soir, après un week-end sans lui, à participer à mon tour à un séminaire d’entreprise, ce fut mémorable. Il était tellement pressé que nous ne sommes même pas passés par la case restaurant mais directement chez lui, direction son grand lit ! Prévoyant, une grande coupe pleine de fruits et quelques bouteilles bien choisies garnissaient son chevet ainsi que de longues bougies. Je me souviendrai longtemps aussi de cette nuit aux chandelles, surprenante et fabuleuse…
Après avoir fait l’amour deux fois de suite, nous étions voluptueusement allongés sur son grand lit aux draps froissés en train de manger du raisin. Sous la faible lueur des bougies qui donnait des reliefs étranges et vacillants à nos corps, Nicolas s’amusa à faire rouler les fruits sur mes seins, autour de mes tétons dressés. Il réussit même à chapeauter une de mes pointes d’un raisin éventré avant de gober le tout: Le fruit et mon aréole. S’enhardissant, il sèma à présent les petites boules blanches et d’autres rouges sur la totalité de mon corps frissonnant et, croyez-moi, la façon dont il mangeait, dont il me mangeait, était sensuelle…
Je m’amusai à faire de même sur son corps et il apprécia aussi, tout autant que moi. Puis, coquine, je semai mes raisins dans sa toison pubienne d’où émergeait un pieu bien prêt à l’action. Taquine, entre deux gobages de fruits, je donnai un petit coup de langue sur la tige en érection, la faisant doucement osciller. Il apprécia beaucoup, énormément, à la folie.
Pour parachever le tout, le dernier raisin entre les dents, je vins titiller le méat suintant de son gland, un long tressaillement lui fit vibrer tout son corps.
Je décidai alors de lui faire ce petit plaisir qu’adorent en général tous les hommes, du moins ceux que j’ai pu avoir dans mon lit: Délicatement, je posai le raisin qui était toujours entre mes dents sur son gland turgescent que j’enrobai ensuite doucement de mes lèvres. Ma langue s’en vint ensuite épouser ses moindres reliefs, capter ses moindres saveurs. Ma main, autour de sa hampe, l’enserra fermement, le branlant doucement. Espiègle, comme de toujours dans ces cas-là, je jouai avec le raisin, le faisant aller à droite, à gauche, partout, comme une olive dans un cocktail acidulé. Je savais que Nicolas résistait du mieux qu’il pouvait mais il aurait craqué sous peu. Pour accélérer la conclusion inévitable et vérifier son pouvoir sur lui, je lui massai délicatement les testicules à travers la toison abondante qu’il possède à cet endroit stratégique. Le souffle de plus en plus court, il capitulera dans peu de temps, je le savais. Ce fut au moment où je glissai mon index plus bas pour aller titiller son anus que le barrage céda, volant en éclat, m’inondant la bouche d’une tiédeur que j’attendais.
Il se vengera peu après…
Je ne sus pas comment j’en étais arrivée là mais me voici, sur le dos dans la lueur chancelant des bougies, livrée et liée aux montants du lit par diverses ceintures et autres foulards. Pour l’instant, je me reposai de la séance torride qu’il venait de m’infliger, entre caresses soyeuses, morsures émoustillantes et pénétrations grisantes. Je ne savais plus comment de fois, comment et même où je me laissais aller…
Il était sorti de la chambre, une tradition décidément bien ancrée chez lui. À chaque fois qu’il revenait, c’était toujours une nouvelle idée en tête et une nouvelle vigueur. Si je ne le connaissais pas un peu, j’aurais juré qu’il absorbait ou se piquait avec des produits illicites pour tenir une telle forme et inventivité !
Après une série de baisers torrides sur tout mon corps, comme entrée en matière, il s’en alla farfouiller mon intimité de sa langue agile, exacerbant mon clitoris déjà en feu de tout ce qu’il a pu subir auparavant. Ce fut infernal, ce fut horrible, je subissais sa t o r t u r e et je ne pouvais rien faire pour l’en empêcher, mes jambes et mes bras étant fermement entravés.
Je me débattais, je gémissais, mes muscles se tendaient pour s’échapper de cet enfer, une dernière caresse acérée et je jouis longuement, secouée de spasmes, la tête ailleurs, des vagues de plaisir inondant mon bassin et déferlant sur tout mon corps épuisé.
Mais ce n’en était pas fini pour moi ! Les yeux mi-clos, je récupérais faiblement de cet orgasme, qu’il décida d’une suite à donner… Ahurie, je le vis partir vers le chevet. J’avais bien lu dans certains romans ce genre de pratique, vu dans certains films, à vrai dire, un seul, ce qui allait m’arriver sous peu, ce fut avec incrédulité que je le vis revenir au-dessus de moi, armé d’une bougie…
Il m’embrassa sur la pointe des seins, je ressentis une douleur cuisante sur mon ventre, souffrance qui devint un baume réparateur. Je soufflais, j’haletais, interloquée de ce mélange étrange entre douleur et volupté. Mes tétons mordillés, sucés, une deuxième douleur chaude, moins forte, vrilla mon ventre pour se métamorphoser en douceur apaisante. Il remonta doucement vers mes seins, traçant sa route de gouttelettes rouge de cire. Je criais, je tressaillais quand le liquide brûlant sembla percer la chair tendre de ma poitrine puis roula en une fine traînée vers mon ventre. J’accueillis avec une sorte de joie sauvage les autres zébrures de cire chaude qui nappèrent mes seins sous un filet rouge aux larges mailles. Le summum fut atteint quand une grosse goutte explosa sur mon téton érigé, qu’explosèrent la souffrance et la jouissance de mon corps qui attendait et redoutait ces morsures chaudes. Mon téton disparaissait sous une couche de cire rouge vif tombée du ciel pour me tyranniser et m’apaiser en même temps.
Ce fut dans cet état d’esprit confus que Nicolas me libéra puis qu’il s’enfouit en moi, me plantant son dard au plus profond de mon intimité incendiée, se plaquant sur moi, me faisant ressentir dans ma chair les zébrures de la cire.
En extase malgré tout, ou à cause de son sadisme en ébullition, les sens en déroute, je plantai délibérément mes ongles dans son dos, les jambes autour de ses cuisses et je le griffai avec ardeur tout en jouissant comme une petite folle. Dans un dernier spasme, j’agrippai ses petites fesses dures et je me suis cabrée tel un arc tendu à tout rompre puis je sombrai dans un sommeil profond, une demi-m o r t .
Ce fut grandiose, le moins que je puisse dire. Néanmoins, je ne pense pas le refaire toutes les fois mais de temps à autre, je ne dirais pas non…
Retour en arrière de quelques minutes…
Driiiing !!!
Nicolas est là, à ma porte, avec un sachet à provision. Toute contente, je me jette sur lui pour l’embrasser comme il se doit. Il se détache un peu, histoire de poser son sachet et son blouson puis m’enlace fougueusement. Je passe amoureusement mes mains sur son dos et curieusement je ne sens rien à travers sa fine chemise. Pourtant, les traces de mes griffes devraient y être encore. Joignant l’utile à l’agréable, j’ôte de son pantalon un pan de sa chemise pour m’en aller explorer son large dos tandis que nous nous embrassons toujours aussi passionnément. Et j’ai la surprise de caresser un dos à la peau de bébé: Rien, niet, néant !
Il y a un hic !
Quelque chose ne tourne pas rond et je me remémore alors une foultitude de petits détails incongrus. Gentiment mais fermement, je le repousse puis le prenant par la main, je l’attire dans le salon.
— Il faut qu’on cause tous les deux !! Dis-je
— Euh oui ? De quoi ?
— De toi !
— De moi ? Ah bon ?!
— Oui, tu es qui en réalité ?
Et là, je lui fais la liste de tous ce qui m’intrigue en lui depuis quatre mois. Il essaye bien de caser une parole de temps à autre mais je le coupe systématiquement. Il tente bien de prendre l’ascendant sur moi, de jouer son autoritaire mais je ne m’en laisse pas conter. Je vois bien qu’au fur et à mesure que je déballe les incohérences, il pâlit petit à petit. D’ailleurs, maintenant que je suis proche de la fin de ce que j’ai à dire, il ne prononce plus un seul mot, comme vaincu, démasqué.
— Alors ? Qu’as-tu à dire ?
— Alors… alors…
Nicolas me regarde intensément mais mon air décidé parle pour moi. Alors il extirpe son téléphone portable, compose un numéro et attend un peu sous mon regard interrogateur. Une courte conversation s’engage :
— Allo ? Oui, c’est moi, Nico !
— …
— Ce que nous craignons est arrivé… Oui… Tu peux venir ? … Oui, chez Séréna.
— …
— Ok, nous t’attendons.
Il raccroche, remet son portable dans sa poche puis s’assoit posément dans un fauteuil. Je le regarde, perplexe :
— Tu peux me dire ce qui se passe, là ?
— Attends cinq minutes et tu comprendras tout !
Et c’est ici que nous en étions au début du récit : Nicolas est un extraterrestre, un mutant ou un truc comme ça !
Nous attendons cinq minutes. Nicolas feuillette distraitement les revues qui étaient posées sur la table du salon. Il tourne les pages tandis que je tourne en rond, replaçant un bibelot par-ci et un cadre par-là. Puis la sonnette retentit. Nicolas se lève et me convie de la main d’aller ouvrir. Il a une expression crispée. Fronçant des sourcils, intriguée, je vais donc ouvrir la porte.
Et je me retrouve face à face avec un autre Nicolas !!!
Je suis maintenant affalée dans le canapé, effondrée, anéantie. Ils viennent à l’instant de m’expliquer qu’ils sont frères jumeaux: Nicolas et Olivier. Je suis au trente-sixième dessous. Je n’aurais jamais cru atteindre un tel niveau d’humiliation, de duperie et de tromperie. Ces deux salauds ont purement et simplement abusés de moi ! Et moi, pauvre idiote, je n’ai rien vu, rien compris. J’ai même été encore plus conne d’avoir imaginé cette histoire à dormir debout d’extraterrestre ! Ca m’apprendra à trop regarder X Files, Smallville et autres Roswell !
Durant ce temps-là, ils continuent à se justifier, à argumenter, à s’expliquer, m’affirmant tant bien que mal qu’ils m’aiment, oui, qu’ils ont des sentiments pour moi, que, comment dire, ils sont désolés, qu’ils ont été dépassés par les événements, qu’ils veulent que je comprenne. Que je comprenne quoi ? Que j’étais leur jouet ? Qu’ils se sont foutus de moi en beauté ? Du coup, la prostration dans laquelle j’étais fait place à de la rage froide. Si j’étais dans la cuisine, je sortirai le grand couteau à viande et je les étriperais joyeusement !
D’un bond, je me lève et je leurs flanque à chacun un magistral aller-retour. Ils ne bronchent pas.
— Espèce de salaud, de pourriture, de…
Du coup, les mots me manquent. J’ai envie de lacérer leurs visages, d’éborgner Nicolas de l’œil droit et Olivier du gauche, comme ça, on ne les confondrait plus ! Mes griffes me démangent, mes poings aussi. Je tourne comme une tigresse en cage autour de la table de salon.
Nicolas, enfin le premier qui était là, ébauche un mouvement vers moi, les bras ouverts, comme pour me prendre dans ses bras. Révoltée, je lui envoie la plus belle gifle de son existence qu’il en recule de deux pas. Mais trop focalisée sur le premier, je n’ai pas vu le second qui m’agrippe à présent par les épaules.
— Ecoute, mon amour, tu…
Plaf ! Piquée à vif, je me suis retournée pour lui en balancer une du même acabit.
— Retire immédiatement ce que tu viens de dire !!!
— Retirer quoi ? Demande-t-il, la main sur sa joue en feu.
J’en suis presque hystérique :
— Je ne suis pas ton amour, il n’y a jamais eu d’amour, rien, du vent, de la foutaise !
— Tu te trompes… Dit une voix derrière moi.
Mais cette fois-ci, je ne suis pas assez rapide pour l’empêcher de me ceinturer. L’autre vient à sa rescousse, je me débat comme une furie, donnant du poing, griffant, lançant mon pied et mon genou où je peux, pour faire mal, pour blesser, pour les anéantir. La table de salon valdingue, éparpillant son contenu dans tout le salon, la lampe halogène tombe plus loin, nous valsons sur le canapé dans un tel élan que celui-ci culbute et nous nous retrouvons tous, allongés sur la moquette, à l’entrée la salle à manger.
Allongée sur le dos, les bras en croix, je suis en pleurs, exténuée, ils n’ont aucun mal à me maîtriser. Maladroitement, ils essayent de me calmer, de me consoler. Ils sèchent mes larmes du bout de leurs doigts, je n’arrive plus à cesser de pleurer sous leurs caresses et leurs mots doux et sincères. Ils tarissent mes larmes de leurs baisers, une douce chaleur m’envahit, semant la déroute dans ma raison. Les yeux fixes, rivés au plafond, j’assiste impuissante en moi à une bataille étrange, irréelle. Inquiets, les jumeaux sont penchés au-dessus de moi, me câlinent, prennent mes joues entre leurs mains chaudes et affectueuses, ils essayent de comprendre ce qui se passe en moi. Je ferme les yeux, il n’y a rien à comprendre, c’est aussi simple que ça et du coup, deux larmes perlent de mes paupières closes et roulent chacune en une longue traînée humide. De concert, ils m’embrassent à l’endroit précis où chaque goutte s’est arrêtée.
Il n’y a rien à comprendre.
J’ouvre les yeux et relevant prestement mes bras, j’emprisonne les deux cous offerts et je plaque leurs visages près du mien comme s’il s’agissait de deux e n f a n t s à câliner. Surpris, ils se laissent faire, attendant la suite. Nous restons ainsi quelques longues secondes tandis que personne n’ose bouger.
C’est alors qu’ils comprennent. Ma respiration hachée, mon léger tremblement sont d’une autre nature que tout à l’heure. Ils m’embrassent dans le cou puis s’enhardissent. Je donne mes lèvres à l’un, mes seins à l’autre. Je donne, ils prennent… Leurs quatre mains me réchauffent, moi qui suis à présent nue, elles caressent mes reliefs, leurs langues explorent mes endroits cachés, secrets, leurs bouches embrassent ma peau, mes hanches, mes seins pour venir, l’une, se perd sur mes lèvres, et l’autre, dans mon intimité humide. C’est extraordinaire d’être aimée deux fois car je sais à présent qu’ils m’aiment vraiment. Pourquoi ? Je ne sais pas mais je le sais. Il n’y a décidément rien à comprendre !
Sans bien comprendre, je me retrouve adorée, vénérée sur mon lit. Comment suis-je parvenue jusqu’ici ? Je me souviens simplement d’un embrasement de mon corps, d’une capitulation définitive de ma raison, dans un enchevêtrement de corps nus.
Je suis heureuse d’être aimée par deux hommes, d’être adorée par deux fois le même homme, si différent et si semblable. D’avoir le jour et la nuit simultanément pour mieux profiter du jour complet, de ses vingt-quatre heures. D’être comblée du haut et du bas, de tous les côtés, de toutes leurs caresses, de leurs peaux et de leurs odeurs si subtilement similaires et étrangères. D’être prise dans un tourbillon des sens, dans la volupté des corps enchevêtrés, de nos sueurs mélangées. Je soupire d’aise quand l’un s’introduit délicatement en moi, me comblant d’aise, je savoure quand l’autre s’immisce entre mes lèvres, exigeant que je le déguste à petits feux. D’avoir leurs liqueurs en moi qui se déversent comme une source qui dévale la colline. Je ne connaissais pas cette double possession, je la connaîtrais à présent chaque jour qui passe.
Je les veux tous les deux, je veux les sentir me posséder, s’emparer de moi, en douceur et autoritairement. D’être la maîtresse de l’un et l’esclave de l’autre, d’être ainsi la face et le revers d’une même médaille. Sans dire un seul mot, j’exprime mon désir, par mon regard et mes gestes, le rouge aux joues. Ils me sourient tendrement, me cajolant, m’embrassant et m’embrasant à nouveau les sens. Je me laisse flotter entre leurs mains et leurs lèvres. Allongée sur le ventre, couchée sur l’un, nos lèvres soudées en un long baiser passionné, je reçois la caresse farfouilleuse d’une langue à l’orée de mon anus qui se détend peu à peu.
Je remonte mes genoux pour mieux me présenter. Mes seins plaqués sur une large poitrine, mes mains enfouies dans des mèches folâtres, agenouillée sur le corps de mon amant du dessous, j’offre le dessus à l’autre qui caresse mes fesses, mon dos. Je trésaille légèrement quand un pouce inquisiteur s’enfonce dans ma chatte détrempée pour y cueillir ma cyprine et en faire bon usage à l’entrée sombre et interdite.
Je réprime un bref sursaut quand ce même pouce s’engouffre dans mon rectum. Je me sens prête, je les veux ensemble, simultanément :
— Maintenant ! dis-je simplement d’une voix cassée…
Ensemble, ils se positionnent tous les deux à mes entrées, je sens alors leurs tiges de chair s’enfoncer en moi de façon synchronisée. Chaque millimètre de chair transpercée est une victoire, chaque centimètre, un triomphe. Ce n’est pourtant pas la première fois que je suis investie de la sorte mais jamais de cette si parfaite entente, de cette même chair dure et gonflée qui s’enfouit dans mon ventre et mes entrailles. J’halète, je me tortille, je mordille, je veux tout et j’ai peur. Peur de l’intensité qui me gagne, peur d’exploser sous leurs efforts conjuguer, peu de jouir à en mourir.
Déjà une onde déferlante vrille mes entrailles, rayonne dans les fibres de mon corps. J’essaye de la juguler: Ils ne sont pas encore arrivés au bout de moi-même. Les pieux de chair continuent leur lente progression dans les tunnels intimes, percent mes défenses, investissent mes recoins. Il faut que je tienne jusqu’à la porte ultime…
Un raz de marée tempétueux me balaye, m’emporte, explose en ricochet dans mon corps en folie: L’ultime porte s’est ouverte, fracturée par deux intrus qui me pistonnent, me possèdent, me partagent et m’exploitent. Je sens distinctement dans la tourmente qui m’emmène leurs chairs en moi occuper tout mon espace, leurs jets chauds et gluants qui tapissent mes grottes cachées, leurs frictions qui échauffent mes sens, leurs va-et-vient qui me font osciller, ballotter mes seins et mes fesses comme une poupée dans les mains des horripilants mais adorables voyous que sont mes deux jumeaux et amants.
Alanguie, je reste affalée sur le corps de l’un, couverte du corps de l’autre. Une sensation délicieuse, pas très morale mais exquise. C’est surprenant et merveilleux de les sentir faiblir en moi, qu’ils soient, à la fois autour et au-dedans. Amusée, dans une semi-inconscience, je songe que comme je ne suis pas m o r t e, il faudra réessayer et le plus vite possible. De nouvelles perspectives s’offrent à moi…
Je suis rompue, ils se retirent délicatement de moi, je roule sur le dos, béate, les bras en croix, les jambes écartées, impudique à souhait. Ils s’approchent, m’entourent. D’un simple signe, je demande d’approcher plus encore puis je les arrête. Ils sont à la bonne place, bien positionnés. Je m’offre le dernier luxe, la dernière fantaisie, la dernière petite dépravation avant de sombrer en cueillant leurs sexes flasques entre mes lèvres. Dans ma bouche, ils reprennent consistance tandis que je les nettoie amoureusement et lascivement, goûtant à toutes leurs saveurs et aux miennes mélangées. Puis, lassée, vidée, je les abandonne en retombant sur l’oreiller.
Repue, satisfaite, je m’étire comme une chatte comblée et je sombre dans un doux semi-sommeil. Mes deux amants se retirent du lit, je sens leurs regards admiratifs et tendres sur moi. Je parie qu’ils croient que je dors profondément comme j’ai souvent coutume de faire après l’amour.
— Et bien, on s’en est bien tiré ! Murmure une voix assurée
Nicolas ?
— C’est le moins qu’on puisse dire…
Sûrement Olivier
— Oui, je suis même ébahi de la tournure des événements !
— C’est vrai que c’est inespéré qu’elle veuille encore de nous et surtout qu’elle veuille de nous deux !
— Effectivement…
— En y réfléchissant bien, je pense qu’elle y trouve son compte, nous sommes identiques physiquement mais différents de caractères. En bref, elle en a deux pour le prix d’un !
— C’est con que la loi française ne prévoit que des couples et pas plus !
C’est vrai qu’un ménage à trois ne serait pas une mauvaise idée …
— En parlant de trio, Nic, tu ne crois pas que…
— Que quoi ?
— Et bien, qu’il faudra quand même avouer un jour à Séréna que nous sommes en réalité des triplés !!!
Patrick
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